Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

vendredi 1 août 2014

La médaille Fields, comment ça marche ?

Dans le journal du CNRS est paru le 21 mai 2014 un article qui fait le tour de la médaille Fields, grâce aux explications de Martin Andler, dont j'avais déjà parlé ici.

Monsieur Fields
"John Fields était un mathématicien canadien. Il proposa en 1924 de créer un prix pour récompenser des travaux majeurs en mathématiques, mais la première médaille n'a été décernée en 1936, après sa mort. Ce prix devait venir combler un manque. En effet, il n’y avait pas à l’époque de récompense prestigieuse dans cette discipline : par le souhait même d’Alfred Nobel, les prix Nobel étaient attribués depuis 1901 en physique, chimie, biologie, littérature et pour la paix, mais pas en mathématiques ! La raison exacte de cette absence reste encore mal comprise. Selon certains, c’est une histoire de jalousie qui en serait à l’origine : la femme de Nobel aurait trompé celui-ci avec un célèbre mathématicien. Mais cette explication tient plutôt de la légende, Nobel n’était même pas marié…" Un mythe s'effondre.

"La médaille Fields n'est pourtant pas comparable au prix Nobel : elle est remise tous les quatre ans seulement, à l’occasion du Congrès international des mathématiciens, à deux, trois ou quatre lauréats. Ce sera le cas dans quelques jours à Séoul. Autre différence de taille, la dotation financière : 10 000 euros pour chacun des lauréats de la médaille Fields contre 800 000 euros à partager entre les lauréats d’un Nobel ! Surtout, et c’est l’essentiel : la médaille Fields distingue des mathématiciens jeunes et en pleine activité, qui ont 40 ans ou moins au moment du Congrès. Cette limite d’âge vient du fait que John Fields avait voulu que la médaille soit certes pour les chercheurs une reconnaissance, mais aussi un encouragement à poursuivre leurs efforts. Ce qui est très différent du prix Nobel, donné la plupart du temps à des scientifiques dont l’essentiel de l’œuvre est derrière eux."

"Sur les 52 médailles attribuées depuis l’origine, quatre pays se détachent nettement : les États-Unis (12 médaillés), la France (11), l’URSS et la Russie (9) et le Royaume-Uni (6). Il faut toutefois noter que, depuis 1994, la France et la Russie font jeu égal avec 6 médailles, les États-Unis n’en ayant reçu qu’une seule. Ce qui donne l’impression que les mathématiques américaines sont quelque peu sur le déclin actuellement. Alors que les mathématiques françaises et russes se portent extrêmement bien ! "
En ce qui concerne la France, "la tradition d’abord est importante : l’école française mathématique a toujours été très bonne, ce qui a pour effet d’attirer les jeunes générations vers cette discipline. Ensuite, les mécanismes de sélection des élites dans notre pays accordent aux mathématiques une place privilégiée. Résultat : les élèves les plus brillants s’orientent souvent vers cette discipline. Enfin, plus que dans d’autres disciplines, les mathématiques ont gardé un lien étroit entre la recherche et l’enseignement : les étudiants y sont formés par des chercheurs actifs, souvent de premier plan, ce qui les encourage eux-mêmes à devenir des mathématiciens." Un point positif pour l'élitisme à la française donc... Ce qui ne me réconciliera pas avec lui.

Quant à l'absence des femmes chez les lauréats, Martin Andler propose des explications : "Tout d’abord, on peut penser que les stéréotypes qui circulent sur le fait que les femmes seraient moins douées en mathématiques que les hommes doivent forcément avoir un impact, même au plus haut niveau. Et puis, la limite de 40 ans, toujours elle, joue sûrement en défaveur des femmes qui, lorsqu’elles ont choisi d’avoir des enfants, le font avant d’avoir atteint cet âge." C'est donc la faute aux enfants. Sales gosses.

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