Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

dimanche 28 décembre 2014

Evolution, pas révolution

Un ami m'a envoyé une vidéo de la chaîne YouTube Veritasium. Cette chaîne éducative est décrite par Wikipedia comme proposant des vidéos de vulgarisation scientifique, "sur des sujets souvent d'actualité, surprenants ou mal compris. Le nom de la chaîne, « Veritasium », est un agencement entre le mot latin Veritas, signifiant « vérité », et la fin du nom de plusieurs éléments chimiques « ium ». La chaîne crée ainsi la phrase « Veritasium, un élément de véritétrad 1. » Le numéro atomique de l'« élément » est , l'unité imaginaire. Sa masse atomique est 42,0, une référence à La Grande Question sur la vie, l'univers et le reste."

La vidéo présentée dans ce post parle des nouvelles technologies dans l'éducation. Derek Muller, le créateur australien de la chaîne, y explique que l'utilisation des nouvelles technologies (vidéos, animations, tablettes, internet, etc.) ne constitue pas une révolution, mais une évolution importante dans le domaine éducatif. 

    fax et minitel comme outil pédagogique
  • Ce n'est pas une révolution car cela fait bien longtemps que de tels supports sont utilisés pour enseigner. L'exposition du Musée National de l'Education à Rouen met d'ailleurs très bien en évidence l'histoire des "nouvelles technologies" appliquées à l'apprentissage, avec l'enseignement programmé par exemple. (Allez-y, c'est vraiment intéressant)
  • C'est une évolution importante car, comme le dit Derek Muller dans sa vidéo, l'apprentissage est plus efficace et facilité par la diversité des supports. Mais, comme souvent, la réussite de l'acte éducatif ne repose pas sur un unique media. Il faut varier, pour éveiller la curiosité, susciter l'intérêt et s'adresser aux multiples intelligences de nos élèves.
En fait, Derek Muller ne fait rien d'autre que préciser des choses dont il dit lui-même qu'elles sont évidentes. Mais, si elles sont effectivement évidentes pour qui met en pratique ou vit cela, elles ne le sont manifestement pas pour une grande part des médias, qui nous bassinent avec des idées monomaniaques, trop entières et donc caricaturales.


Vers la sixième minute de la vidéo, Derek Muller explique pourquoi il faut définitivement laisser tomber le fantasme de l'apprentissage sans prof (les profs remplacés par des vidéos, de l'enseignement uniquement à distance, les MOOC et tout ça). Il dit :

"Heureusement, le rôle fondamental de l'enseignant n'est pas de fournir l'information. C'est de guider le processus social de l'apprentissage.
Le travail d'un enseignant, c'est de motiver, de mettre au défi, d'intéresser ces étudiants qui veulent apprendre. Il explique et démontre, montre des choses, mais fondamentalement ce n'est pas son but. Le rôle le plus important d'un enseignant est de faire en sorte que chaque étudiant se sente important, qu'il se sente responsable de faire le travail d'apprendre."

lexidata, au
Musée National de l'Education
C'est bien ainsi que j'envisage mon métier. Le contenu n'importe pas vraiment. Nous devons former nos jeunes à savoir apprendre, à accéder à une autonomie concrète. Nos contenus fournissent en plus une culture qui accroît l'esprit critique, permet la compréhension du monde, mais ces contenus sont accessibles à tous autrement, pourvu que l'on dispose de méthodes d'apprentissage et d'une appétence au savoir suffisante. Et tout en cheminant, on progresse vers la liberté et l'indépendance de l'individu.

Les bandes enseignantes de Freinet

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