Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

vendredi 13 mars 2015

La xième réforme

Bon, voyons un peu. Les syndicats se fâchent, beaucoup de collègues soupirent, lassés par les revirements, d'autres se crispent, inquiets des changements.

  • Trois concepts sont mis en valeur par notre ministre : souplesse, autonomie, interdisciplinarité. On parle de « collège à la carte », de la mise à mal du collège unique.
Je ne suis pas pour le collège unique. Je suis pour le collège pour tous, mais dans la mesure où nos élèves sont tous différents, avec des forces, des faiblesses, des envies et des schémas mentaux différents, pourquoi s'adresser à tout le monde de la même façon ? L'école doit donner envie de grandir, d'être actif, de réfléchir, de participer à la vie, ensemble. Pourquoi cela impliquerait-il de tous suivre un cursus identique ? Quel est l'intérêt de dispenser le même enseignement à 30 élèves si c'est pour que quelques-uns ne comprennent pas ? Quelques-uns, c'est trop.
Le Monde écrit : "Le collège cristallise, aujourd’hui, le principal défaut de notre école : être profondément inégalitaire, en triant les élèves plus qu’en les accompagnant."
Je ne vois pas trop où on trie les élèves (au travers des classes à options ?), mais je suis d'accord, le collège n'est pas égalitaire. Pas plus que la société en général. Mais il faut améliorer cela.
Et, plus loin : "Le diagnostic est sombre : le collège aggrave les difficultés, particulièrement dans les disciplines fondamentales – français, mathématiques, histoire. « Les élèves s’y ennuient, les parents se sentent démunis et les enseignants bridés », a résumé lundi Najat Vallaud-Belkacem."
Euuuuh d'accord. J'ai un coup de blues, là. Je ne me sens pas bridée, j'ai des élèves souriants dans leur grande majorité et ils entrent en classe guillerets. Les parents que je rencontre me semblent contents des enseignements. Là, je pense qu'on noircit le tableau. Ou qu'on généralise des cas particuliers. OU alors c'est moi qui, dans mon collège bien sympathique, me trouve dans un cas particulier.

  • Apparition des EPI, « enseignements pratiques interdisciplinaires » : des temps de travail prévus en 5e, 4e et 3e, privilégiant la pédagogie par projet, les petits groupes et l’interdisciplinaritéLe but est de donner du sens aux apprentissages en en montrant des applications, en faisant des liens, et de façon personnalisée, pour que cela motive les élèves.
Ca me plaît, ça. Il y aurait de quoi apprendre, travailler différemment et s'amuser. Reste à savoir si les enseignants seront formés, si cela leur sera expliqué de façon claire, constructive, attractive. Sinon, ça tournera usine à nuages...
Mais potentiellement, ce peut être intéressant et j'aime bien.
En revanche, 4 à 5 heures par semaine, c'est beaucoup ; j'imagine que nos administrations doivent se demander comment mettre tout ça en oeuvre. Mais c'est pour la rentrée 2016, donc il y a encore du temps pour y réfléchir.

  • Une deuxième langue vivante dès la 5e
Cela qui signe la mort des classes bilangues. Pas forcément des classe européennes, car on peut toujours imaginer des classes dans lesquelles on travaillerait la culture ou la littérature étrangère.
Je suis plus sceptique sur cette mesure, dont je ne vois pas bien l'utilité. Un an plus tôt pour une deuxième langue, c'est peu pour changer les performances dans cette langue.

  • Accompagnement personnalisé pour tous 
La réforme prévoit trois heures d’accompagnement par semaine pour les élèves de 6e et au moins une heure hebdomadaire de la 5e à la 3e. 
Personnellement, je suis pour les AP, mais à condition de donner les outils aux enseignants et de les former. Trop souvent l'AP se transforme en une aide aux devoirs peu constructive. 

Il faut que je lise l'avis des syndicats, histoire de savoir ce qui leur déplaît.

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