Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mardi 17 mai 2016

Mais pourquoi tu t'infliges ça ?

C'est la question que m'a posée une collègue aujourd'hui : "Former les collègues, là, comme ça, mais pourquoi tu t'infliges ça ? Tu y gagnes quoi ?"

C'est une bonne question. Je n'y gagne pas d'argent (je crois, à moins que je sois rémunérée pour ces formations-là), ni de titre de gloire... Pas d'augmentation, pas de privilèges (encore heureux !). A brûle-pourpoint, voici ce qui me vient :

  • je suis bien au point sur le contenu de la réforme, du point de vue disciplinaire comme inter et trans-disciplinaire. J'ai bossé, j'ai participé aux réunions préparatoires, lu et relu les programmes et la plupart des documents d'accompagnement, j'écoute les IPR et les collègues formateurs, je m'approprie tout ça d'une façon qui me satisfait ;
  • Pour m'approprier l' "esprit de la réforme" et me sentir légitime face aux collègues, j'ai expérimenté : ne plus travailler par chapitre, animer des séances avec Scratch, mettre sur pieds des activités en lien avec de nouvelles notions du programmes, qui soient transversales du point de vue des domaines du programme. Je suis contente du résultat et c'est parti pour de nouvelles aventures, pour la peine, en classe. J'ai du pain sur la planche pour cet été, car j'ai tout plein de projets ;
  • je rencontre plein plein de collègues différents. Quels que soient leurs points de vue, leurs ressentis, leurs peurs et leurs enthousiasmes, ça me plaît. Même si certains enseignants sont tendus ou très critiques vis-à-vis de cette réforme, je n'en ai pas rencontré un seul qui refuse le dialogue. Leurs objections, leurs remarques, leurs réticences enrichissent ma réflexion et mettent à l'épreuve ma compréhension, ma connaissance, mon interprétation des textes. Ils m' "obligent" à évoluer, à m'ouvrir à tous les points de vue ;
  • je travaille avec les collègues formateurs, les collègues du pôle TICE, les IPR. Des postures, des façons de réfléchir différentes, des débats acharnés : chouette, non ?
  • je revois des collègues avec lesquels j'ai travaillé, des stagiaires, des tuteurs, je renforce les liens. Je tisse, je tisse. Des liens humains, pas de la soie d'araignée, hein. Je n'ai guère en commun avec ces bestioles ;
  • mon quotidien n'est pas répétitif. Pas du tout, même, et c'est bien ;
  • plusieurs collègues m'ont écrit pour des compléments ou demandé des formations sur site. J'ai donc dû les intéresser à un moment donné. J'aime bien me sentir utile...
J'aurais pu ajouter que j'aime conduire, et que ces formations me donnent l'occasion de sillonner l'académie, et aussi que j'ai le temps d'écouter ma radio préférée, comme ça, ou de chanter à tue-tête. Mais ce n'est pas un argument prioritaire !

Tout à fait d'accord !
En tout cas, je ne m'inflige rien de désagréable, je suis motivée et je sais pourquoi je suis là. Même si tout ne me plaît pas, je m'imprègne et je construis selon ma personnalité, mes convictions, pour les années à venir. Autrement dit, tout va bien, merci !

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