Des maths (mais pas seulement) pour mes élèves (et les autres).

mercredi 22 juin 2016

Ah, les privilèges !

Lucien Marboeuf publie, sur son blog L'instit Humeurs, un article sur sa version des privilèges du métier d'enseignant :

"Les profs ? Des privilégiés, tout le monde le dira. C’est vrai, je suis le premier à reconnaitre que je suis un privilégié. Tout dépend de ce qu’on entend par "privilège"… Oubliez les clichés, voici sept vrais privilèges de prof que je regretterais beaucoup si j’arrêtais d’enseigner, sept avantages qui font la valeur de mon métier malgré ses difficultés (laissons-les de côté, pour une fois)."

Pour lui, le métier d'enseignant :
  • a du sens, fait se sentir utile. On sait pourquoi on est là, pourquoi on se lève le matin.
  • est tourné vers les jeunes (et l'immense majorité de nos jeunes sont sympas !), est fondé sur les relations humaines.
  • valorise le sens des responsabilités : nous sommes "garants de la sécurité, de l'intégrité, du bien-être de nos élèves, de la bonne cohésion de la petite société qu’ils constituent au sein de l’école, dans nos classes et dans la cour". Et c'est un point fort, c'est vrai, lié aux deux précédents. Nous avons aussi "la grande responsabilité de les instruire, d’aider les futurs citoyens de ce pays à se construire, rien de moins. Etre responsable constitue la colonne vertébrale de notre métier, c’est ce qui nous maintient debout les jours où on aimerait rester couché, cela justifie en soi les devoirs qui sont les nôtres : celui de considérer chaque élève, distinctement du groupe, celui de faire tout ce qui est possible pour qu’il avance, celui de montrer l’exemple dans l’attitude, dans le langage, celui d’être juste, celui de se contenir malgré la fatigue, les lendemains de nuit blanche quand la petite fait ses oreillons, à la maison." Ouahou, je suis complètement d'accord, mais c'est bien dit !
  • se renouvelle en permanence : pas de train-train : "vous avez beau planifier et préparer, organiser les apprentissages et articuler les moments, impossible de savoir comment tout cela va se dérouler, comment les élèves vont être, aujourd’hui, quelle mystérieuse chimie va prévaloir entre eux, les apprentissages et vous."
  • laisse de l'indépendance : nous n'avons pas un chef sur le dos en permanence. Mais ce point requiert de notre part une éthique professionnelle : il est facile d'en abuser, de cette indépendance. Mais "cette indépendance quasi-totale à un revers : la solitude, trait majeur de notre métier qui peut parfois peser (travailler chaque jour durant près de 6 heures avec des enfants sans interlocuteur adulte, ça peut être un peu aliénant). Par ailleurs, cette indépendance exige de rester en état de veille permanent." Hé oui, c'est fatigant.
  • est un métier créatif : "le bonheur d’enseigner ne tient pas tout entier dans la classe, il déborde largement jusque chez moi où je passe beaucoup de temps à préparer la classe, ce qui ne signifie pas seulement tailler des crayons. Ce métier possède une importante part de créativité et la liberté pédagogique dont on dispose est réelle. Il peut y avoir un grand plaisir à imaginer et concevoir les séquences d’apprentissages, à imaginer des séances vivantes, qui font sens, entrainantes pour les élèves, à construire des évaluations qui permettent de savoir précisément où ils en sont (et qui disent aussi si on a bien mené sa barque : ne jamais oublier qu’on évalue toujours notre travail à travers la réussite des élèves). Avant d’enseigner, je n’aurais jamais pensé qu’un prof pouvait s’éclater à créer."
  • permet d'être souvent en vacances !
Bel article, monsieur Marboeuf. C'est en effet un bien beau métier et nous avons de la chance de l'exercer, de ressentir cette énergie, cette envie de continuer, de faire mieux. C'est un luxe.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire